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Echec.. et Maths.

22 novembre 2013

Chapitre 7

Au moment ou il passe le pas de ma porte, je n’ai qu’une envie.. Lui courir après et le rattraper. Mais la haine que j’ai envers lui prend le dessus et au lieu de ça, je claque ma porte tellement fort, que tout mes voisins de l’immeuble ont du entendre. Je m’effondre, une nouvelle fois. Je me sens comme vide, voire pire encore. Tellement de sentiments se mélangent en moi à ce moment. L’amour que je ressens pour Jérémy, la jalousie envers Alex et le dégout de ce que cet abruti m’a fait. On dit qu’il faut tomber pour mieux se relever, mais je vais avoir beaucoup de mal cette fois.. Je suis tombé trop bas, j’ai placé trop d’espoirs dans le baiser que nous avons échangé la nuit dernière. J’ai vraiment peur. Je ne peux pas rester comme ça, il va falloir que j’essaye de me relever, il faut que j’essaye. Je me mets alors à nettoyer mon studio, je range, je nettoie et le tout en musique. Ça a pour effet de me vider complètement la tête, il faut que je continue. Mon téléphone sonne, et je vois la photo de Jérémy apparaitre sur l’écran de ce dernier.. Je reviens alors à la réalité. Je décide alors de répondre, peut importe ce qu’il se passera. - Oui ? - Je suis content que tu répondes Nick. Tu as pris le temps de réfléchir ? De te poser un peu ? - Non, j’ai fais le ménage en essayant de t’oublier.. Et tu sais quoi ? Eh bien j’avais réussis à t’oublier pendant un moment et je pensais que j’allais pouvoir reprendre une vie normale.. Et il a fallu que tu m’appelles, et alors là je me suis rendu compte que je n’pourrais jamais t’oublier car tu m’as collé une putain de laisse autour du cou. Et là t’as le culot de me demander si j’ai réfléchis ? Alors tu sais quoi, là je vais prendre mon téléphone raccrocher et à partir de ce moment je ne veux plus jamais entendre parler de toi, ne m’appelle plus jamais, ne viens pas me voir, rien ! J’espère que ça tu peux le comprendre si tu comprends pas tout le reste. Tu trouves peut être tout ça excessif mais la vérité c’est que tu ne peux pas comprendre, j’ai juste besoin d’un truc que tu ne peux pas me donner ou que tu ne veux pas me donner. - Mais Nick.. - Dois-je te rappeler que tout ça est de ta faute ? Je ne crois pas qu’être trop présent dans ma vie après ça soit la solution. Alors un conseil Jérémy, fais toi tout petit, tu risquerais d’avoir des ennuis sinon. - Tu ne pourras pas m’éviter indéfiniment Nick, il va bien falloir que tu viennes au lycée et qu’on se voit. - Et si je revenais jamais au lycée ? Même si tu le sais pas, j’ai un cerveau, et un cerveau bien fait.. J’ai déjà réfléchis à tout ça. - Aller, arrête toi Nick, sois pas ridicule. Je décide de raccrocher pour éviter de souffrir encore un peu plus. Je sais qu’il ne me lâchera pas, il est comme ça. Je ne vois qu’une solution pour éviter tout ça et je crois être prêt. Je mets mon téléphone dans ma poche et prend mes clés de voiture. Je ferme mon studio et me dirige vers ma voiture. Je prends la route et allume la musique.. Je ne me sens pas bien, je ne cesse de pleurer. Je pense à la vie que j’aurais pu avoir avec Jérémy si Alex n’était pas venu tout faire foirer. On aurait pu vivre ensembles dans mon studio, aller au lycée ensembles, dormir ensemble. Il aurait pu m’aider quotidiennement dans mes devoirs, avec les efforts que j’avais commencé à faire pour lui, uniquement pour lui. J’imagine cette vie parfaite qu’on aurait pu avoir, mais il a décidé d’en aimer un autre, il a décidé en plus de ça de jouer avec moi. Plus je roule et plus ces pensées me deviennent insupportables. Mon téléphone sonne, je vois le numéro de ma mère s’afficher, je réponds : - Coucou mon chéri, je voulais prendre de tes nouvelles, tu vas bien ? - Ecoutes maman, je suis occupé là, on peut se rappeler plus tard ? - Jérémy m’a appelé tout à l’heure, il m’a dit combien tu a fait des progrès dans ton attitude et comment tu t’es mis à travailler.. - Maman on en parle plus tard je t’ai dis, on se rappelle plus tard, bisous. - Bisous mon chéri, je suis fière de toi. Mais pourquoi il a appelé ma mère, il peut pas s’occuper un peu de ce qui le regarde ? Après avoir entièrement détruit ma vie, il décide d’en prendre le contrôle. Il veut encore me montrer qu’il est plus fort que moi, que je ne pourrais pas l’éviter indéfiniment. Je crois qu’il va être surpris de perdre à ce jeux cette fois. Je suis mal, très mal ! Un homme a suffit à ruiner ma vie.. Comment faire pour se relever après ça ? Je suis enfin arriver à destination. Je sors de ma voiture, marche sur le trottoir le long de ce pont et regarde en bas. Toutes ces voitures qui passent à toute allure, c’est magnifique, quel dommage. C’est alors que j’enjambe la barrière, m’assois dessus et je ferme les yeux. Je prend un souffle, et là je me sens bien, je n’ai peur de rien, je ne suis ni triste ni heureux. Je suis simplement moi, je me sens plus que jamais vivant. Et comme dans une piscine, je me lève, je fléchis les jambes et saute la tête la première. Je me sens planer un moment.. Et plus rien. Alors c’est ça la mort ? Ni douleur, ni soulagement, ni culpabilité.. Aucune émotion, rien. Je m’appelle Nicolas, j’ai 19 ans, j’ai cru pouvoir changer, éviter l’échec.. Mais à lui seul, un homme a suffit à me détruire entièrement. FIN.
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20 novembre 2013

Chapitre 6

Doucement, je me pince le bras pour vérifier si cette fois ce n’est pas un rêve. Aïe, non s’en n’est pas un. Que se passe-t-il ? Je ne me fais pas prier plus longtemps et lui rend son baiser. Ce moment est magique pour moi, c’est tout ce qu’il pouvait m’arriver de mieux en ce moment, moment de ma renaissance, de ma prise en main et de ma sortie du placard. L’amour, c’est tout ce qu’il me manquait, mais mon ami est-il comme moi, ou a-t-il simplement trop bu ? De peur de casser la magie de ce moment, je ne dis rien, mes lèvres toujours contre les siennes, je décide d’arrêter de me poser des questions, et savoure le moment. Ça sera peut être l’unique fois que je pourrais le vivre, alors je profite. J’aperçois son visage dans la pénombre de mon studio, le moment devient alors encore plus magique. Je prends réellement conscience de qui est en train de m’embrasser et le plaisir que je ressens à ce moment précis est décuplé. Je n’ai jamais vécu un tel moment de bonheur, aussi intense dans ma vie. Je serais alors incapable d’expliquer ce qu’il se passe en moi, je serais incapable de poser des mots sur de telles émotions. Des larmes commencent alors à embuer mes yeux. Ce n’est pas qu’il embrasse mal, au contraire, ce sont des  larmes de joie, je crois que j’attends ce moment depuis tant de temps, j’en rêve depuis tellement de temps, que je ne pouvais même pas imaginer ce que ça aurait u me faire. Me voilà alors tétanisé, la perfection de ce moment me tétanise. Nos lèvres finissent alors par se décoller, et je sens son souffle s’approcher de mon oreille. Il essaye péniblement de me murmurer quelque chose d’à peine audible et à peine compréhensible. Je finis par comprendre que ce qu’il me dit n’est rien d’autre que :

- Désolé..

Je reste figé. Pourquoi est-il désolé ? Je décide alors de laisser faire, d’essayer de m’endormir et d’attendre demain pour avoir les réponses que je souhaite avoir. A nuit fût vraiment agitée, je me repassais la scène d’hier soir à peut près toutes les eux minutes, puis je me repassais le « désolé » qu’il m’a murmuré. Jérémy dort encore, je n’aurais donc pas mes réponses de suite. Je décide de me lever et de filer sous la douche avant son réveil. Je prends de quoi m’habiller et je quitte la pièce. J’entre sous la douche, et c’est là que ma tête entre littéralement en conflit avec elle-même. Je me mitraille de questions et réalise que même si tout était bel et bien réel hier soir, je n’aurais surement plus l’occasion de le revivre. La réalité me rattrape et me donne un grand coup de point dans la gueule. Je m’effondre alors par terre, et les larmes ne cessent de couler, ce sont bien cette fois-ci des larmes de tristesse, de désespoir. Je ne veux plus sortir d’ici, l’eau brulante ne cesse de me tomber dessus. Chaque goutte devient une lame de rasoir, j’ai l’impression de mourir à l’intérieur.. Je suis à l’agonie. Je ne cesse de pleurer, je suis alors inconsolable, rien ni personne ne pourra y faire quelque chose. Il faut pourtant que je me ressaisisse car j’entends déjà derrière la porte :

- Nick, je passe derrière toi pour la douche. Tu vas bien ?

- Ouais, ouais..

Je ne veux pas le voir. Je ne veux pas croiser son regard. Il m’a déjà fait trop de mal. C’est alors qu’une idée lumineuse me vient à l’esprit. Jérémy à pour habitude de passer des heures et des heures sous la douche. Il ne prend jamais son téléphone avec lui, je vais donc attendre qu’il soit sous la douche et je vais regarder ce qu’il y faisait hier soir. Je vais regarder s’il y a encore un peu d’espoir pour nous deux. Je sors alors de la douche un peu mieux, je me sèche, m’habille et m’apprête à ouvrir la porte. J’ai peur, quelle attitude adopter ? Je décide de rester le plus naturel possible. J’ouvre alors la porte. Dès que je le vois comme ça, en boxer, mon cœur s’emballe et les larmes commencent à embuer mes yeux. Je préfère garder la tête baissé et lui passe à côté en lui lançant un simple :

- Salut.

Je sens qu’il est très mal à l’aise de me voir dans cet état ce matin. Mais il avait qu’à y réfléchir avant. Il ferme la porte, et j’entends déjà l’eau de la douche couler. Je cherche alors sont téléphone. Je n’ai beaucoup de chemin à parcourir, il l’a laissé sur le lit. Je le prends et l’allume. Je commence par regarder ses messages, rien. Je m’attaque alors à son Facebook. Je vais voir dans ses mails, et historiques. Je lis le nom d’un garçon dont j’ai déjà entendu parler : Alex Tremblay. Le nom me saute aux yeux car c’est un homosexuel très réputé au lycée. Depuis quand Jérèm parle avec des homos, d’autant plus que, passant la plupart de mes journées avec lui, je n’ai pas eu l’occasion de les voir ensembles. Le simple fait de lire les quelques mots apparents sous le prénom de se garçon finissent de m’abattre. Il est en effet écrit en grosses lettres : JE T’AIME MON AMOUR. Le tout suivit de quatre ou cinq cœurs. Je comprends alors tout. C’est avec lui qu’il passe son temps sur son téléphone, c’est avec lui qu’il discutait hier soir. Et quand je lui ai parlé d’une conquête en blaguant, je ne pensais pas du tout à ça, c’est pour ça qu’il avait l’air si mal à l’aise. Je suis vidé, au bout du rouleau. Que faire maintenant que je comprends son « désolé » d’hier soir ? Tout ce que je ressens pour lui est bien présent, et encore plus présent depuis son baiser d’hier soir. Je ne peux pas vivre dans une telle situation. Savoir que mon ami est gay, il sait que je suis gay, mais il a un copain. Comment vivre quasiment tout les jours avec lui, savoir tout ça, être fou de lui, et devoir supporter le fait qu’il en aime un autre. Je m’étale alors de tout mon long sur mon lit, le téléphone de Jérémy encore dans ma main. J’entends alors la porte de la salle de bain s’ouvrir et sais que Jérémy va remarquer que quelque chose ne va pas en me voyant pleurer, son téléphone à la main.

- Oh non Nick, t’as quand même pas..

- Si Jérémy, j’ai lu tes messages, je sais tout maintenant.

- J’allais justement t’en parler Nick, je me sentais mal après ce que j’ai fais hier, et je voulais t’expliquer le pourquoi de mon « désolé ».

- C’est trop tard, tu aurais dû m’en parler dès que je t’en ai parlé. D’autant plus que tu ne sais pas tout Jérémy.

- Dis le moi Nick, au point ou en est.

- Je crois que tu te rends pas compte des conséquences de ce que tu as fait hier soir. Je suis fou de toi Jérémy, depuis tant d’années et ce que tu as fais hier soir n’a fait qu’empirer les choses. Tu deviens une addiction, et c’est pour toi que j’avais décidé de changer, dans l’espoir qu’un jour j’apprenne que tu avais les mêmes préférences que moi et qu’on puisse se mettre ensemble. C’est pour toi que j’ai fais tout ça, c’est pour toi que j’ai fais tout ces efforts. A quoi bon maintenant ?

- Je suis désolé Nick..

- M’appelle plus Nick, mon prénom c’est Nicolas..

- Mais Nic.. Nicolas, j’avais trop bu hier, je n’avais pas vraiment conscience de tout ce que je faisais, et j’aurais jamais imaginé te blesser à ce point.

- Ecoute Jérémy, tu t’es bien amusé maintenant, tu m’as bien pris pour un con, barres toi de chez moi, plus tu restes et plus j’ai mal.

- Nic..

Jérémy se met donc à pleurer, et à rassembler ses affaires. Je le sens très mal, mais a-t-il simplement une petite idée de ce qu’il me fait vivre ? J’ai qu’une envie, c’est qu’il quitte ce studio au plus vite. Chaque seconde qu’il passe en plus ici continue de m’abattre de plus en plus. J’ai l’impression que tout l’amour que j’avais pour lui est en train de se transformer en haine. Et j’ai l’impression que je pourrais faire n’importe quoi à ce moment pour qu’il disparaisse de ma vie, je ne supporterais jamais de le savoir avec un autre. Jérémy a terminé de rassemblé ses affaires et s’apprête à sortir. Il me lance un dernier :

-  Saches Nicolas que je n’ai jamais voulu te faire du mal, tu comptes tellement à mes yeux, mais comme un ami, un meilleur ami. J’espère que tu me le pardonneras un jour, car je n’aime pas te voir comme ça, et j’imagine pas ma vie sans toi. Repose-toi et prends le temps de réfléchir à tout ça. N’oublie jamais que je t’aime mon Nick. Désolé pour tout, encore une fois, vraiment.

Je le vois alors disparaitre dans l’encadrement de la porte.

19 novembre 2013

Chapitre 5

Voilà, c’est dit je peux vraiment plus faire marche arrière, c’est plus possible. De toutes façons, je ne regrette pas ce que je viens de faire, même si je redoute tout de même la réaction de mon ami. Je l’observe et essaye de déceler une micro réaction de son visage, rien. Pas un mot, pas une réaction. Je ne sais pas si c’est bon signe ou pas, que penser ? Il finit tout de même par sortir un :

- Waouh !

Ok d’accord, mais comment je dois le prendre ton waouh ! T’es bien gentil toi mais j’attends quand même que tu me dises quelques chose, une phrase avec un sujet un verbe et un complément. Il a l’air subjugué par ce que je viens de lui dire en tout cas. Je décide alors de prendre la parole.

- Je dois prendre ton « Waouh » comment ?

- Rien de grave, ça m’a juste choqué que tu me dises ça comme ça. En fait je m’y attendais pas du tout, tu vois ?

- D’accord, et.. ?

- Et ben, voilà, j’ai rien de plus à ajouter tu veux que je te dise quoi ? Je t’avais dit que rien de ce que tu pourrais faire ou m’annoncer me ferait mal réagir. Du doute de ma parole ?

- Non, mais c’est quelque chose qui est pas évident à annoncer, je m’attendais pas à ce que tu le prennes bien aussi vite quoi.

- Aller, c’est rien viens me voir.

Et à ma grande surprise, Jérémy me prend dans ses bras et me dit :

-      Ne doute jamais de moi et de mon amitié Nick, vraiment. Je t’aime.

Je n’ajoute rien à ce qu’il vient de me dire et quelques larmes sont déjà venues embuer mes yeux. Ce n’est pas du tout à ça que je m’attendais, et finalement je me sens vraiment soulager, mais je ne suis pas encore prêt à l’annoncer à ma famille et à plus de monde. La soirée se passe finalement très tranquillement, j’ai même l’impression que notre relation est encore plus forte avec Jérémy. Qu’est-ce qu’il est beau. Je crois que l’amour que je lui porte devient vraiment addictive et que je ne pourrais jamais m’en défaire.

- Sers-moi encore un verre Nick, tu sais bien que j’aime pas avoir un verre vide.

- Un vrai bois sans soif toi ! Dans quel état tu vas finir encore.

- Sait-on jamais, après tant d’alcool je pourrais peut être avoir envie de toi.

- Arrête tes conneries et bois, bouffon.

Je me calme.. Est-ce qu’il vient vraiment de me dire ça ? Est-ce qu’il vient vraiment de me faire une invitation là ? Je sais vraiment pas quoi en penser et préfère ne rien dire, ne rien faire pour ne pas être victime d’une potentielle blague de sa part.

- Bon, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

C’est moi ou sa question est plus que louche ? J’ai comme l’impression qu’elle fait référence à ce qu’il m’a dit quelques minutes plus tôt. Est-ce vraiment de ça qu’il parle, cherche-t-il à me dire que ce n’était pas une blague ? Impossible.. Il vaut mieux que je pose la question avant de faire quelque chose qui puisse me porter préjudice.

- Quoi donc ?

- Ton verre.. Ton verre est vide depuis dix bonnes minutes, tu comptes attendre demain pour le remplir ?

- Eh mais je suis pas un alcoolique comme toi moi ! Si je te suis-je suis mort avant demain.

Heureusement que j’ai posé la question.. J’aurais vraiment eu l’air con à aller l’embrasser ou pire encore. Cette soirée me parait durer une éternité. Jérémy lui, est cloué à son téléphone et ne semble même plus m’accorder la moindre importance.

- Jérèm, tu sais que je suis là ? T’es avec qui encore, une conquête dont tu ne m’aurais pas parlé ?

Jérémy devient aussitôt pâle et confus, il range son téléphone, termine son verre d’un trait et me le tend pour que je lui remplisse à nouveau. C’est moi ou il cache quelque chose.. C’est moi ou je me pose beaucoup trop de questions ce soir ! Je crois qu’il est temps que j’aille me coucher car cette soirée devient un vrai supplice pour moi ! J’attends que Jérémy termine son verre, ce qui ne devrait pas tarder, et je lui propose qu’on aille se coucher ou regarder un film. Bizarrement, le temps qu’il termine son verre me parait être une éternité, il a l’air complètement torché. Je range donc tout ce qui train sur le balcon et rejoins Jérémy dans mon lit. J’avais oublié à quel point sentir la chaleur de son corps sous mes draps était magique. Je crois que je vais passer une bonne nuit, une très bonne nuit. Je commence à fermer les yeux et sens un souffle près de mon visage. Jérémy a dû se retourner et doit maintenant dormir face à moi. Je sens alors ses lèvres se coller subitement sur les miennes.

19 novembre 2013

Chapitre 4

Un contact me réveille. Je crois que Jérémy est en train de me caresser le torse. De peur de briser ce moment si magique, j’ouvre doucement et très discrètement les yeux. Le temps que ces derniers s’habituent à l’obscurité ambiante, je ne peux rien voir. C’est alors que j’arrive à discerner son bras tendu vers mon torse, et sa main en train de me caresser. Je n’arrive pas à le croire, ce n’est pas possible. J’ai l’impression à ce moment que tout deviens possible. Je tends donc discrètement ma main vers lui, et arrive au contact de son corps chaud, il a un moment d’arrêt mais comprend vite ou je veux en venir et me laisser continuer, tout en continuant lui aussi ce qu’il avait commencé. Je suis aux anges. C’est alors qu’il s’assoit dans le lit et penche sa tête vers moi. Il me chuchote alors à l’oreille.

- J’ai toujours su que tu étais attiré par moi, j’attendais juste que tu poses la question toi-même. Jusqu’à ce soir, j’en ai eu marre d’attendre alors j’ai pris les choses en main, et voilà que mes suppositions sont vérifiées.

Je n’en crois pas mes oreilles. Se décalant légèrement au niveau de ma bouche, il pose alors ses lèvres sur les miennes. Ces lèvres dont j’avais tellement rêvé, ces lèvres que j’avais tant convoitées, elles sont maintenant au contact des miennes. Je ne veux plus le lâcher, je ne veux pas que ça s’arrête. J’ai tout simplement l’impression de vivre un rêve éveillé. Il continue alors son chemin et me fait des bisous dans le cou et continue sa descente.. Progressivement. Je vois alors sa tête disparaitre sous la couverture. J’entends alors une musique au loin, une musique qui me rappelle simplement quelque chose. Une musique qui me rappelle qu’il faut que je sorte de ce rêve car il est déjà l’heure de se lever pour aller au lycée. Quelle déception. Je prends donc mon téléphone pour éteindre cette alarme qui m’a sortit de ce rêve magnifique et une envie soudaine me prend de l’exploser contre le mur d’en face. N’ayant que celui là, je préfère calmer mes ardeurs. Jérémy lui, ne s’est pas réveillé avec mon téléphone, il va donc falloir que je le réveille. Je pose alors ma main sur sa hanche et le secoue doucement en disant :

- Jérémy il faut que tu te réveilles, on doit partir au lycée.

- Huummmmmpfffff

Voilà ce que j’obtiens de sa part en guise de réponse. C’est bien beau de se prendre une cuite à la vodka, encore faudrait-il être en état le lendemain matin, sacré Jérémy. Finalement nous sortons du lit, encore très fatigués, mais je ne dois pas arrêter mes efforts en si bon chemin. Jérémy va se doucher, et je fais de même après qu’il soit sortit. Il est 6 :30 et nous voilà prêts à partir, Jérémy sort et se dirige vers ma voiture le temps que je ferme tout mon studio. Le trajet jusqu’au lycée se passe dans le silence le plus total, il est en effet très difficile de décrocher un mot à Jérémy ce matin. Il n’a surement pas assez dormit et doit être de mauvaise humeur, ce que je comprends parfaitement, j’espère que ça ne va pas durer. Arrivés au lycée bien avant la sonnerie, nous décidons de sortir fumer avec deux trois potes qui attendent là bas tout les matins.

- Salut les gars, ça va ? Demanda Eric.

- Un peu fatigué..

- Vous étiez ensembles hier soir ? Demanda à son tour Quentin.

- Oui, et je crois que c’était une mauvaise idée, on s’est prit une méchante cuite à la vodka, le réveil a été vraiment très dur ce matin.

- Jérémy à la vodka ?

Eric et Quentin n’en croient pas leurs oreilles. Il est vrai que tout le monde connait très mal mon ami, et je dois être le seul à savoir que Jérémy est loin d’être l’élève modèle que tout le monde pense. Ça me fait d’ailleurs bien rire à chaque fois. Le temps de jeter mon mégot, et la sonnerie nous signalant qu’il est l’heure de rentrer en cours retentit. Il faut qu’active mon mode motivation car je n’ai qu’une envie : sombrer sur ma table et dormir pendant ces deux heures de Physique-Chimie. Heureusement aujourd’hui, c’est jour de TP. Voilà une chose qui m’empêchera de dormir,  car s’il y a bien un truc que j’aime par-dessus tout au lycée, ce sont les TP.  La matinée se passe sans trop d’encombres, jusque là, pas trop besoin de faire appel à des connaissances de cours donc je m’en sors plutôt pas mal. Viens le temps de pause de midi. Comme à notre habitude, Jérémy et moi nous dirigeons vers l’extérieur. Etant externes, nous n’avons pas le temps de rentrer manger chez nous, mais nous nous préparons toujours des plats que nous mangeons au lycée, ou comme aujourd’hui, nous allons manger dans le snack du coin. Nous nous retrouvons encore une fois tout les deux, seuls en tête à tête à la table du snack. Je ne cesserais jamais de me dire que ce mec est un dieu vivant, une beauté sur pattes.

- C’est bon, t’arrives à suivre en cours, c’est pas trop dur ?

- Des TP c’est pas ce qu’il y a de plus dur hein, donc pour cette matinée, c’est plutôt reposant.

- N’hésites surtout pas quand tu as besoin d’aide.

- Merci, c’est vraiment sympas de ta part de faire attention à moi à ce point.

En guise de réponse, Jérémy m’offre le plus beau de ses sourires. Notre sandwich avalé, nous rentrons bien vite au lycée, car il est quasiment l’heure de reprendre les cours. Nous passons changer nos affaires du matin contre celles de l’après-midi dans ma voiture et nous voilà partis pour une nouvelle heure de maths. Cette dernière se passe dans la plus grande tranquillité puisque nous venons de commencer un chapitre, et que je n’ai rien à rattraper sur celui-ci, puisque tout est nouveau. Je suis finalement satisfait de ma journée, et nous voilà prêts à rentrer chez moi à nouveau. Ayant eu une journée plutôt courte et pas très fatigante, les devoirs durent un peu plus longtemps qu’hier et cette fois-ci, Jérémy prend de l’avance sur moi et me dit qu’il va rentrer chez lui avant de finir encore trop torché. Je lui dis alors à demain et le laisse partir seul. Je regrette vraiment de ne pas l’avoir eu pour moi une deuxième nuit.

Finalement, vendredi arrive très vite, et nous voilà en week-end. Je propose à Jérémy qu’on passe le week-end ensembles chez moi, comme ça nous pourrons faire nos devoirs en coup de vent ce soir et nous pourrions nous relaxer le reste du week-end. Il accepte mon offre toujours avec ce sourire charmeur. Nous passons donc chez lui pour qu’il puisse prendre de quoi passer le week-end chez moi, et me ramène une bouteille de vodka.. Je sens que le week-end risque d’être assez mouvementé.

- Ah parce que t’as prévu de te prendre une nouvelle cuite toi ?

- Ah bon, pas toi ? Je croyais que tu voulais te relaxer ce week-end ? Si tu veux, je ramène la bouteille chez moi c’est pas un souci.

- Aller, te vexe pas Jérèm, je rigolais.

Nous voilà prêt à rentrer chez moi. Nous faisons nos devoirs en deux temps trois mouvements et nous voilà enfin, allongés au soleil sur mon balcon, torses nu, la bouteille à proximité et le paquet de cigarettes aussi. Tout à ce moment là est parfait, et ne pouvant vraiment plus tenir, je décide alors de me lancer. Je décide, pour parfaire ce moment, de révéler mon homosexualité à mon ami, mais sans lui dire que c’est lui qui m’intéresse. On verra ça plus tard.

- Jérèm, j’ai quelque chose de très important à te dire..

- Oui ?

- Tu promets de ne pas mal réagir ?

- Rien de ce que tu pourras faire ou me dire ne me ferais mal réagir.

Me voilà donc encore plus en confiance pour tout lui avouer, sans bien sur parler de mes sentiments envers lui, ce serait trop d’un seul coup.

- Je voulais simplement te dire que je suis.. En fait je suis.. gay !

18 novembre 2013

Chapitre 3

Ses lèvres pulpeuses à souhait.. Je ne comprends plus ce qu’il me dit, je ne prend même plus la peine de l’écouter d’ailleurs. La seule chose qui compte à présent c’est lui, et sa beauté transcendante. Il doit vite le remarquer car il me dit :

- Bon, tu m’écoutes ou pas ?

- Oui, oui je t’écoute. J’ai juste un peu de mal à suivre.

Tu m’étonnes que j’ai du mal à suivre, c’est pas humain de me faire ça. Quoi qu’il en soit, j’espère qu’il n’a pas vu que j’étais concentré sur lui au lieu d’être concentré sur cette leçon sur les logarithmes népériens incompréhensible. Finalement, c’est trop d’efforts pour moi en une seule journée.

- Euh, Jérèm.. Sans vouloir te vexer, j’en peux vraiment plus pour aujourd’hui, ça te dirait qu’on arrête et qu’on se détende un peu ?

- C’est vrai que t’as déjà fait pas mal d’efforts, je t’accorde ta soirée.

Finalement, nous rangeons livres et cahiers qui laissent place à nos téléphone et une bouteille de vodka. Nous trinquons alors à notres bac, qui aura lieu dans exactement cinq mois. Une question me démange, mais j’ai peur que cela paraisse bizarre que je la pose comme ça, d’un seul coup. Il est vrai que je n’ai jamais vu mon ami avec une fille. Je ne l’ai jamais vu flirter avec ni même embrasser une et il ne m’a jamais parlé de ses conquêtes. Après tout, il a l’air tellement absorbé par ses études qu’il a préféré jouer l’abstinence jusqu’à la fin. Il aura peut être préféré commencer une relation lorsqu’il en aurait terminé avec tout ça. Mais je ne peux m’empêcher de me dire qu’un beau gosse comme lui devrait tout de même avoir un petit flirt de temps en temps. Je crois qu’ force de me poser trop de question, je vais douter de son hétérosexualité et je vais commencer à me faire des tas de films. Il vaut mieux que je m’arrête là et que je me garde une ligne de conduite, je sais comment ça va se terminer sinon. Bon, ce silence entre nous est assez gênant, il faut que je trouve un sujet de discussion, mais avec tout ce que j’ai en tête ça risque de dériver. Ce silence m’ira donc très bien. Je vois que son verre est déjà vide et ne tarde pas à lui remplir à nouveau, sans qu’il refuse. Derière ses apparences de gueule d’ange et de premier de la classe, Jérémy est un garçon plutôt relax et qui ne se prend pas la tête. Il est même le premier, la plupart du temps, à demander pour sortir ou pour se détendre. C’est vraiment un ami en or, qui, depuis toutes ces années a toujours été là pour moi, dans les bons moments comme dans les moins bons et je crois d’ailleurs que c’est pour ça qu’aujourd’hui je peux certifié que oui, Jérémy est bel et bien mon ami, mon meilleur ami. Pourquoi est-ce alors si dur de me confier à lui ? Pourquoi est-ce si dur de lui avouer mes préférences ? Nous sommes pourtant en 2013, les mentalités ont évoluées, le mariage pour tous a été voté, et même si il reste encore des gens contre l’homosexualité, beaucoup ont appris à l’accepter. Il est maintenant 20 :00 et le contenu de la bouteille a nettement diminué. Je me demande comme se sent Jérémy car de mon côté ça tourne un peu. Chose que je ne vais pas tarder à savoir.

- Nick..

- Oui ?

- Je peux rester dormir chez toi ce soir ? Je vais pas être en état pour rentrer..

- Ça me dérange pas, mais t’as pas d’affaires et j’ai qu’un seul lit.

Tu me diras, c’est pas vraiment moi que ça dérange, mais bon toujours dans l’optique de faire semblant, de jouer le jeu. Et je crois que je me débrouille plutôt pas mal, car il a l’air de n’y voir que du feu.

- Je te prendrais des affaires si ça te dérange pas, de toutes façons on fait la même taille. Et puis, c’est pas comme si tu étais un inconnu, on peut très bien dormir ensemble.. A moins que tu ronfles peut être ?

- Aller, arrête de dire des conneries, je vais te chercher un serviette, pendant ce temps va fouiller dans mon armoire pour chercher ce que tu vas te mettre.

- C’est bon pour cette nuit, un boxer me suffira.

Un.. Bo.. Boxer ? Je reprends mes esprits et je continue de jouer le jeu, même si c’est compliqué. Je vais donc de ce pas lui préparer la salle de bain, et pendant ce temps lui est partit chercher un boxer dans mon armoire.. Mon arm.. :

- Ah ben je comprend mieux maintenant pourquoi t’as si vite rangé tout à l’heure, si on peut appeler ça ranger hein.

- Tu m’as pas laissé le choix, y’a trop de bordel je t’avais prévenu. Aller, dépêche toi et viens te doucher.

Je le vois alors arriver, en boxer, prêt à filer sous la douche, avec dans ses mains, un de mes boxers pour notre nuit ensembles. Je ne me lasserais donc jamais de lui. Pendant que Jérémy est sous la douche, je prends le temps de ranger tout ce que j’avais caché quelques heures plus tôt. Je change mes draps et pense déjà à ma nuit, tout contre lui.. Sentant la chaleur de son corps se dégager sous la couverture. Vais-je réellement réussir à dormir ? Prenant le temps de m’affaler sur le canapé, je regarde alors un peu la télé. 

- Nick, tu dors déjà ? Oh t’es vraiment pas drôle.

J’ouvre alors les yeux, et vois juste en face de moi, debout, mon Apollon. Il est magnifique, il a les cheveux tout ébouriffés et encore humides, ses yeux clairs mis en valeur par son visage rougit par la chaleur de l’eau. Et son corps, musclé à la perfection, un corps dont toutes les filles en tomberaient folles et les garçons jaloux. Je comprends qu’il est alors temps pour moi de me lever pour aller à la douche. Je vais vers mon armoire et commence alors à douter. Je vais tout de même pas me mettre en boxer à côté d’un dieu du stade pareil.. Mais si je m’habille, ça va lui paraitre louche quand même. J’opte donc pour la même option que lui. Ma douche prise, je le rejoins rapidement sur le canapé et vois qu’il commence un peu à piquer du nez et m’empresse donc de lui lancer un :

- Ben alors, tu dors déjà ? T’es vraiment pas drôle toi alors.

Il lève la tête, me lance un regard furieux et commence à donner des coups avec l’oreiller qu’il avait sous le bras. S’il commence à jouer comme ça, il va mal finir car je suis le plus fort à ce jeu. Je prends mon oreiller et lui envoie un énorme coup dans la face, ce qui le fait tomber raide par terre. Il ne bouge plus, que lui arrive-t-il ? Je m’approche doucement de lui pour regarder s’il va bien et me reçoit un coup d’oreiller dans l’œil. Quel fourbe ce Jérémy. Nous nous calmons bien vite, voyant déjà l’heure tardive s’affichant sur le cadran de mon horloge. Nous rangeons alors le désordre causé par cette bataille d’oreiller et filons droit vers mon lit. Je me glisse à toute vitesse dans mes draps et lui lance :

- Je crois que tu vas devoir éteindre la lumière maintenant que je suis bien installé.

Il me regarde d’un air déconcerté, mais m’obéit quand même. Qu’est-ce que j’aime partager ces moments de franches rigolades avec mon ami, ça faisait tellement longtemps qu’on ne s’était retrouvé tout les deux.  Il éteint alors la lumière et vient me rejoindre sous les draps. Et là, je sens toute la chaleur qu’il dégage sous cette couverture et ne peux m’empêcher de lui glisser un :

- C’est vraiment pas avec toi qu’il faut dormir lors de telles chaleurs, t’es pire qu’un feu de bois.

- C’est toi qui me donne chaud.

Surtout, rester calme, ne pas s’affoler.

- Arrête tes conneries Jérèm et dors.

- Ahaha, t’as raison, aller à demain.

Quelle déception, c’était réellement une connerie. Nous nous endormons alors l’un à côté de l’autre.

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18 novembre 2013

Chapitre 2

Il est 16 :55 et depuis l’heure de philosophie, je n’ai toujours pas fermé l’œil. Jérémy n’a cessé de me féliciter. Il me reste cinq minutes de cours avant la fin de ma journée et j’ai tenu sans relâche. Cahiers remplis, exercices faits et devoirs notés. Certes, ça n’a pas toujours été simple, avec toutes ces lacunes que j’accumule depuis tant d’années, mais avec de la volonté et l’aide de mon super pote, ce n’est pas insurmontable. La sonnerie de 17 :00 retentit enfin. J’ai peut être décidé de faire des efforts, mais savoir que ma journée est terminée c’est juste magique.

- Nick, tu veux que je vienne chez toi ?

- Pourquoi pas, mais pourquoi ?

- Pour t’aider pour les devoirs.. Vu que t’as vraiment l’air motivé.

 Merde, je les avais oublié ces devoirs. Je regrette déjà de m’être emporté à l’idée d’avoir terminé ma journée. Je peux pas refuser cette aide qu’il me propose. Et puis, faire des devoirs avec un si bel homme à mes côtés.. Est-ce vraiment si désagréable que ça ?

- Oh, oui pourquoi pas, ça m’aiderai beaucoup.

- Bon, je monte avec toi, ou tu veux que je te rejoigne plus tard ?

Mon studio est un bordel sans nom.. Mais j’aimerais tellement l’avoir à mes côtés dans la voiture, que faire, que dire ? 

- Si tu montes avec moi, tu veux bien attendre cinq minutes avant de rentrer ?

 Jérémy doit trouver ma question bizarre car il fait une grimace et a l’air confus. Je prends alors le dessus sur ce qu’il s’apprêtait à me demander.

- Je t’explique rapidement.. Mon studio est.. Comment te dire..

- En bordel ?

- Voilà, tu as trouvé le bon mot !

- Si tu voyais l’état de ma chambre mon pauvre..

- Oui, mais ça me gêne, tu attendras alors ?

- D’accord, et puis c’est pour t’aider à faire tes devoirs, comment refuser ?

 Je rigole de sa remarque et nous courons alors jusqu’à ma voiture. Nous avons une demi-heure de route avant d’arriver chez moi, trente minutes de pause pour moi.. Et puis quelle pause. Je regrette vite de devoir conduire, je dois passer mon temps à regarder la route alors que j’aurais bien passé cette demi-heure à le fixer, à fixer ses yeux si envoutants. Bon, je me concentre, j’aimerai pas avoir un accident en si bon chemin.. Après une journée entière d’efforts.

- Pourquoi tu as décidé de changer à ce point Nick ?

- Ecoutes moi Jérémy, tu es quelqu’un de très important dans ma vie et ton avis compte énormément à mes yeux. Ce que tu m’as dit tout à l’heure m’a vraiment blessé, si bien que j’ai décidé qu’il était temps que je me bouge et que je prenne ma vie en main.

- Tu fais ça pour moi ?

- Je le fais avant tout pour moi Jérèm, je tiens pas à finir ma vie sans diplôme et sans boulot.. Ou du moins avec un boulot qui me donnerait pas envie de me lever le matin.

- Je suis vraiment heureux Nick. Ça risque d’être un peu dur au début, avec toutes tes lacunes, mais avec ta motivation ça devrait aller.

- Eh comment, essayer de comprend le cours de maths ce matin c’était juste un supplice, mais j’ai commencé à comprendre certaines choses.

Il me regarde, me sourit.. Je suis aux anges ! Les devoirs vont être compliqués, mais il faut que je tienne bon. La demi-heure arrive à son terme, et les devoirs approchent à grand pas. On sort de la voiture, je m’arrête prendre mon courrier et je fais patienter Jérémy devant ma porte.

- Laisses moi 1 minute s’il-te-plait.

- Pas une seconde de plus, je te préviens.

Je ferme la porte et l’entend déjà décompter derrière la porte en ricanant, ce qui me stresse encore plus. Je me fais vite fait une vue d’ensemble et réalise que cette minute risque d’être un peu trop courte vu l’ampleur des dégâts. Je décide de cacher la misère plutôt que de faire du vrai rangement. Ça tombe bien, j’ai un lit assez haut, j’ai assez de place pour y mettre un grizzly. Sans perdre une seconde plus, je fourre un maximum de choses sous mon lit, je met tout le linge, propre ou sale, dans le panier de linge. Je prends les deux ou trois petites bricoles restantes et je les entasse dans mon armoire. Et voilà déjà mon Jérémy qui ouvre la porte, juste le temps pour moi de pousser le dernier bout de papier sous mon meuble de télé.

- Bon, ça avait pas l’air d’être un très gros bordel vu le temps que tu as mis pour ranger.

- Euh, vaut mieux que tu saches rien.. Je préfère me taire.

- Bon, c’est pas tout, mais on a du pain sur la planche, aller prends ton sac, tout ce qu’il faut et hop, devoirs.

- Tu veux pas qu’on se mette dehors, histoire de pouvoir manger, fumer et boire un coup ? Il fait un peu chaud à l’intérieur en plus.

- Ouais pourquoi pas. Ça te dérange pas que je me mette à l’aise ? J’ai un peu chaud..

Non, non, non.. ça m’arrange carrément ! Heu, vaut mieux que je me taise et que je me contienne. C’est pas le moment de se faire griller. Nick, prend ta respiration et répond avec un air banal.

- Euh, oui va-y fais comme chez toi..

C’est moi, ou ma réponse était vraiment pourrie ? Peut mieux faire, vraiment. Bon, maintenant surtout, ne pas le fixer, ne pas baver devant son corps de rêve.

- Tu veux boire quoi ?

- Quelque chose d’un minimum alcoolisé, si tu as, s’il-te-plait.

- On a le droit à ça, pendant les devoirs ?

- Je t’ai pas non plus demandé de devenir prêtre.

Me voilà partis dans la cuisine et reviens avec un grand sourire, une bière dans chaque main.

- T’as pas plus alcoolisé ?

- T’es sérieux là ?

- Non, ça va je rigole.

- Bon, je croyais qu’on avait du pain sur la planche.

J’allume alors ma clope et commence à l’écouter parler.. Dans un silence religieux.

18 novembre 2013

Chapitre 1

- Oh putain! Mais quel con, j’te jure! Quel abruti! Mais bordel, comment on peut être aussi con? Ce putain de réveil qui n’a même pas sonné, connerie!

 Et c’est, à peu de choses près, comme ça tout les matins. Il est 7:00 et dans quinze minutes je dois être dans ma salle de classe, assis à écouter deux heures durant, ma prof de philosophie. Après une course effrénée dans mon studio qui, malgré son appellation, est tout de même assez grand, me voilà enfin prêt à partir, et encore une fois le ventre vide. Je roule à toute vitesse, et parvient à mon lycée en peu de temps et sans trop de circulation. Ayant l’habitude d’arriver en retard, je prends encore mon temps pour, si possible, éviter cinq minutes de torture en plus. Après avoir présenté mon mot d’excuse à mon professeur et avoir encore une fois entendu les railleries de mes camarades, je prends place à côté de Jérémy, un ami de longue date. Jérémy lui, est un élève sérieux, toujours à l’heure et avec beaucoup d’ambitions. Autant vous dire que nous sommes de vrais opposés, moi qui ai déjà passé mon bac l’an dernier, et qui ai échoué avec succès. Malgré ce premier échec, me voilà déjà en train de terminer ma nuit sur ma table de classe, mon sac en guise d’oreiller. Un bruit strident vient alors me sortir de mon sommeil. Si seulement je pouvais aussi bien entendre mon réveil que la sonnerie du lycée.. Une heure de cours vient de s’écouler, mes affaires sont toujours dans mon sac, et je n’ai encore rien noté du cours. Les profs sont tellement désespérés par mon cas, qu’ils ont terminé par me laisser faire, et s’amusent par la suite sur mes bulletins de fin de trimestre.

 

Mathématiques

4

 4, comme le nombre d’heures que Nicolas a réussit à suivre depuis le début  de l’année.. Dernière.

Philosophie

Abs

 Nicolas est bien présent physiquement, mais sa pensée reste    inexistante, le rêve n’est pas évaluable au bac.

Anglais

2

 A l’année prochaine.

Physique-Chimie

3

 Réveilles-toi.. Sans mauvais jeu de mots.

 

Voilà comment s’amusent la plupart de mes professeurs, et je peux vous dire qu’il n’y a qu’eux que ça fait rire. C’est vrai, je n’ai jamais été vraiment brillant, mais là je touche le fond, je n’essaye même plus de redresser la situation. Ma mère m’ayant élevé seule ne sait plus quoi faire, alors pour ne pas me voir dans cet état larvaire a décidé de me payer le loyer d’un studio. Ma vie est vouée à l’échec.. Que dis-je, ma vie jusque là est un échec. Actuellement en terminale scientifique à 19 ans, je n’ai aucun projet professionnel et je crois en fait que l’avenir me fait peur. Le lycée est rassurant, je sais où je suis, et avec qui je suis. Même en amour ma vie est un véritable échec. Non pas que je sois un laideron ou que je n’ai pas confiance en moi, mais il est vrai que je n’ai jamais partagé la vie d’une personne, mais pour ma défense, c’est un sujet un peu délicat à aborder pour moi. En effet, sachant depuis toujours que ce sont les hommes qui m’attirent, il m’est difficile de partager la vie de l’un d’eux tant que personne ne le sait. Je ne sais pas comment réagirait ma mère, comment réagirait mon petit frère ou encore mes amis. Et pourtant depuis toujours, j’éprouve une attirance énorme envers mon ami Jérémy. Il n’en sait rien et c’est aussi mon avantage, car pensant que j’aime les filles, il n’a aucune gêne à se mettre torse nu ou encore en boxer lorsqu’il vient chez moi. Combien de fois j’ai rêvé de lui, de nous deux ? Combien de fois j’ai rêvé de poser mes lèvres sur les siennes.. Un nombre tellement important que je n’ose même pas l’imaginer. Jérémy est l’homme parfait à mes yeux. Il est grand, brun, les cheveux courts en bataille, les yeux clairs, tantôt verts tantôt bleus. C’est aussi une personne avec un cœur immense et je ne l’échangerais contre rien au monde, c’est mon meilleur ami, et même si je rêve de beaucoup plus avec lui, cela me convient très bien.

La deuxième sonnerie retentit, signe que la deuxième heure de cours est terminé et mon cahier est resté désespérément vide, comme moi ! Voilà enfin un moment que j’aime par-dessus tout, l’heure de la récréation, bien que ce moment ne soit que de 15 minutes. Il me permet au moins de me retrouver seul avec Jérémy, dans notre coin caché de tout le monde pour fumer notre cigarette quotidienne. En effet, même si Jérémy a tout l’air d’un gamin modèle, il est loin d’en être un.

- Pourquoi t’es encore arrivé en retard ce matin ? Ta voiture était en panne ?

- Non, comme d’habitude.. Je me suis couché tard et ce matin j’ai pas entendu mon réveil.

- Ah, qu’est-ce que je vais faire de toi hein ? Qu’est-ce que tu vas faire quand je serais parti du lycée ? Tu vas te retrouver seul ici..

- Je sais, j’y pense bien assez souvent crois-moi.

- Si t’y pensais si souvent, tu aurais déjà réagit depuis longtemps Nick, tu en es à ta deuxième terminale, tu penses pas que c’est déjà assez ?

Je termine ma cigarette et ne dis plus un mot. Je suis bien sur un peu vexé par l’attitude de mon ami, qui n’est d’ailleurs pas habituelle. Mais ce qu’il me dit me fait beaucoup réfléchir, et c’est vrai que je me pose beaucoup de questions ces derniers temps. Je n’ai pas envie de finir ma vie à ne rien faire, à avoir fait des années d’école pour rien. Mais encore faudrait-il avoir la motivation pour réagir. L’ambiance entre nous deux est pour le coup devenue un peu pesante. Pas un regard, pas une parole.. Nous sommes tout les deux pendus à nos cigarettes. La sonnerie retentit, signe qu’il faut qu’on l’on retourne en cours. Je jette mon mégot et m’apprête à retourner en cours, mais à ce moment, Jérémy m’attrape par la capuche de mon pull et m’attire contre lui. N’ayant pas le temps de réagir, je me laisse faire et voit que finalement mon ami me serre dans ses bras en me disant :

 - Je ne veux pas que tu foires ta vie Nick, je te disais pas ça pour t’embêter. Je dis seulement ça pour t’aider parce que je suis ton ami, et que je suis censé être là quand tu as besoin de moi, et c’est aussi mon rôle de te dire quand tu déconnes et qu’il faut que tu réagisses, tu comprends ?

Les larmes me montent alors aux yeux et je n’ose répondre, de peur que Jérémy s’en aperçoive. Je me contente alors de hocher la tête de haut en bas pour lui dire que j’ai compris. Jérémy le lâche et je me retourne de suite pour ne pas qu’il voit mes yeux encore humides. Je marche, tête baissée jusqu’à notre prochaine salle de cours. Je m’assois alors à ma place habituelle, à côté de Jérémy, silencieux, et sors mes affaires. Je lève la tête et vois avec horreur que toute la classe a les yeux rivés sur moi, même le professeur. Un peu énervé de leur comportement je leur lance un :

 - Qu’est-ce qu’il y a ?

 Tout le monde se remet correctement à son bureau et le prof de maths commence à faire l’appel. C’est alors que je reçois un morceau de papier sur ma table. Je le déplie et lis ce qu’il est écrit dessus :

 

 Je pensais pas que tu allais réagir si vite, tu as sortis tes affaires, tu ne t’es même pas encore endormis.  Je suis déjà fier de toi, je tenais simplement à te le dire.


                                                                                       Jérémy.

 

 

 

 

 

 

 

C’est maintenant qu’il me le dit que je comprends pourquoi mes camarades avaient tous les yeux sur moi tout à l’heure. Je n’ose alors lui dire que ce n’était pas voulu, mais que c’était sous le coup de l’émotion. Je garde ceci pour moi et finalement, me décide à prendre les choses en main pour lui montrer que j’étais décidé. Jérémy est fier de moi, quel bonheur de recevoir un tel mot de sa part. Juste pour ça, pour lui, je serais capable de faire n’importe quoi. Un grand événement est prêt à se produire, aujourd’hui, Lundi 24 Juin 2013, moi, Nicolas Haus ou Nick pour les intimes, est prêt à changer. Qui l’eu cru ? 

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